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Et si Emma m’était contée… J’aime les gens et on me le rend bien

Partir : est-ce mourir un peu, ou se réinventer ?

À 12 ans, j’ai quitté le cocon familial pour intégrer la 6ᵉ en tant qu’interne dans une autre ville. Quand maman a reçu cette nouvelle, elle a pleuré de joie, rapidement remplacée par de l’inquiétude… Eh oui, enfant, j’étais très timide, et semble-t-il un peu asocial… Si seulement maman m’avait aperçue dès mon premier jour à l’internat… je suis sûre qu’elle m’aurait reniée.

« Petit poisson deviendra grand » Jean De la Fontaine

A 24 ans, je plonge résolument dans les eaux tumultueuses du monde du travail avec pour compétence principale : la communication bilingue (Français/Anglais). Lors du 1ᵉʳ entretien décroché :

  • Le Dirigeant me demande : vous venez pour le poste de secrétaire Bilingue ?
  • Moi : Oui, mais je dois préciser que je suis bilingue, mais pas secrétaire
  • Lui : Comment est-ce possible ?
  • Et moi de lui répondre : le Français, l’anglais et même l’Espagnol, je maîtrise dans tous les sens, à l’écrit, à l’oral et même en communication professionnelle…. Mais çà là, (dis-je en désignant craintivement la machine à écrire sur le bureau), c’est un instrument de torture inconnu pour moi.
  • Il éclata de rire puis me proposa ceci : Si vous êtes d’accord, je demanderai à ma secrétaire et à la comptable de vous former à la saisie, la gestion administrative des dossiers et au suivi financier pendant un mois. Pendant cette période formation, vous ne recevrez pas de salaire.

Bien sûr que j’ai dit oui, et 3 semaines plus tard, le Dirigeant est revenu d’une réunion Client avec un large sourire : il venait de me trouver un contrat auprès d’une entreprise internationale. Oui, petit poisson est devenu grand et n’a point fini dans la poêle… Mais ça, c’est une autre histoire.

L’appel du Large, Charles Baudelaire

« … Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! »

À 37 ans, nouveau changement un peu plus draconien : on change carrément de pays, voire de continent, avec mes 3 petits bouts de choux me voilà partie en famille de l’autre côté de l’océan. Changement radical, mais avec des ressources essentielles : la famille, la foi, des valeurs et la volonté de tout recommencer pour mieux réussir. Et 20 ans plus tard : on est en symbiose avec son environnement.

Au fait, vous avez dit valeurs ?

Quel est mon plus bel héritage personnel et professionnel ?

La bienveillance, car elle est gratuite et généreuse.
Elle se transmet par le sourire d’un regard,
Les douces paroles d’un rire,
La présence silencieuse d’une belle âme,
Le geste berçant d’une main aimante et aidante.

 

J’en ai tellement reçu, des miens, des autres,
D’inconnus désormais devenus proches,
D’étrangers ici et là-bas,
De camarades de classes devenus frères et sœurs,
De lui mon bien-aimé,
De ma famille interculturelle et internationale

 

Mais comment faire pour la transmettre,
Si l’autre ne me regarde pas ?
Pourquoi la garder pour moi, quand je me dois de la partager ?
La bienveillance, un patrimoine universel, une richesse infinie,
On la reçoit quand on y croit, mais aussi par inadvertance.
Elle se sème en cœur rempli de gratitude,
Et la voilà qui fleurit et se laisse porter par le vent !